Saïd Amiri : Nous formons les ingénieurs agronomes de demain

Quel est l’apport de l’Ecole Nationale d’Agriculture au secteur de l’enseignement en général et à l’agriculture en particulier ?

L’ENA de Meknès joue un rôle important, en tant qu’institution historique, à côté des autres institutions du Système National de la Formation et la Recherche Agricoles ayant contribué à la formation des compétences pour l’agriculture marocaine. En effet l’ENA de Meknès a contribué activement, à côté de l’IAV Hassan II, au chantier de réforme de l’Enseignement Supérieur suite à la promulgation de la loi 01-00. Cette réforme ayant des avantages certains, a permis notamment, l’alignement sur le système international d’Enseignement Supérieur (Bac + 5) et l’accréditation de la formation. L’ENA de Meknès a également veillé à l’adaptation de son système de formation, de recherche et de développement aux mutations récentes qu’a connues l’agriculture marocaine suite à la mise en œuvre de la stratégie du Plan Maroc Vert (PMV), qui est une nouvelle approche permettant de capitaliser les acquis et de valoriser les potentialités en intégrant les expériences du passé et l’adéquation de la formation et la recherche aux besoins de la profession. Par ailleurs, l’ENA de Meknès s’est impliquée activement dans la dynamique de mise en œuvre de la Stratégie Nationale de la Formation et de la Recherche Agricoles qui vise l’amélioration du système de formation et de recherche existant pour rendre plus compétitifs les établissements d’enseignement et de recherche. L’ENA de Meknès, qui est implantée dans une zone agricole stratégique joue également un rôle important dans le transfert des connaissances à la profession notamment à travers ses plateformes d’interfaces avec le milieu socioprofessionnel.

Comment jugez-vous l’engouement des étudiants pour l’ENA ? Le taux d’insertion des lauréats dans le marché du travail est-il satisfaisant ?

Depuis sa création en 1942, l’ENA de Meknès a formé plus de 3600 lauréats dont près de 454 lauréats étrangers de 33 nationalités.

Le nombre de lauréats formé par an a connu une évolution croissante depuis l’indépendance. Il est passé de 20 à 30 lauréats le lendemain de l’indépendance à plus de 120 par an actuellement avec une prévision de 150 lauréats à l’horizon 2020.

Les lauréats de l’ENA de Meknès sont actifs dans différents domaines à l’échelle nationale et internationale (administrations publiques, enseignement supérieur, collectivités locales, secteur privé, organisations internationales, ONG,…).

Le taux d’insertion des lauréats dans le marché de travail est très satisfaisant, il se situe, selon une étude de 2016 réalisée par le ministère de tutelle, à 96 % dont une grande majorité dans le privé (62 %), 26 % dans les administrations publiques et les collectivités locales et 12 % dans le secteur semi-public. La durée entre la date d’obtention du diplôme et l’insertion dans le marché se situe autour de 10 à 12 mois depuis l’avènement du Plan Maroc Vert et le département de l’Agriculture absorbe la majorité des lauréats ingénieurs agronomes qui travaillent dans le secteur public. En effet, plus de 80 % des cadres de ce département proviennent des trois institutions marocaines de l’enseignement supérieur agricole à savoir l’ENA de Meknès, l’IAV Hassan II et l’Ecole Nationale Forestière de Salé.

Quelles sont les spécificités de l’ENA par rapport aux autres écoles d’agriculture ?

En plus de son histoire en tant plus ancienne institution d’enseignement supérieur en agriculture au Maroc, l’ENA de Meknès présente les spécificités suivantes :

•Situation géographique dans une région à vocation agricole notamment en termes de production arboricole, de l’oléiculture, de la viticulture, du maraichage (pomme de terre et oignon) et de la céréaliculture ;

•Présence dans la région de plusieurs grands domaines et entreprises agricoles et agroalimentaires constituant de réels laboratoires pour la formation pratique des élèves ingénieurs de l’ENA de Meknès ;

•Présence à L’ENA de Meknès de deux filières spécifiques à savoir, l’Arboriculture Fruitière, Oléiculture Viticulture et l’Ingénierie de Développement Rural ;

•Présence de 6 plateformes d’interfaces entre la recherche et le développement assurant un accompagnement des professionnels dans le domaine de l’agriculture :

-Ferme Pédagogique et de Recherche : d’une superficie de 78 ha, elle représente une plateforme de formation, de recherche d’innovation et de transfert des technologies ;

-Centre National d’Etudes et de Recherches en Vulgarisation (CNERV): Plateforme pilote de formation continue, de production audio-visuelle, d’expertise et de conseil agricole ;

-Agro-pôle Olivier : Pôle d’excellence pour le développement et la promotion de la filière oléicole ;

-Ferti-conseil: Laboratoire agrée d’analyses des sols, des eaux et des plantes et de conseil en matière de gestion et conservation des sols et de fertilisation

-Phyto-clinique : Laboratoire de diagnostic phytosanitaire et de conseil en matière de protection des cultures -Centre d’Expérimentation et d’Application du Matériel  Agricole (CEAMA) : Unité de recherche, conseil, assistance technique, aide à la décision et formation continue en mécanisation agricole.

Propos recueillis par Jamil Manar

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