Nahed Rachad – Comment bien préparer son bac

C’est une femme engagée et dévouée, maman d’un garçon de 17 ans. Titulaire d’un Master en marketing et communication, elle en fait sa profession. Mais elle ne s’y retrouve pas. Puis un jour, elle se réveille avec cette résolution : changer de métier. Victime d’une dépression, elle recourt au coaching qui l’aide à se redécouvrir et à trouver sa voie: le coaching professionnel qu’elle exerce avec passion.

Comment a démarré votre programme destiné aux candidats au bac pour les aider  à mieux préparer leurs examens?

C’était  surtout  grâce à la télé où j’ai animé deux émissions ‘’Je cherche du travail’’ sur 2M TV et ‘’Histoire des gens’’ sur Médi1 TV. Ces émissions ont touché énormément de jeunes et répondu à leurs besoins. Quelque temps après, j’ai été abordé par les responsables d’une grande multinationale qui m’ont dit que les jeunes m’adorent et qu’ils aimeraient bien  que je lance pour leur compte une tournée de conférences dans les universités.

J’ai accepté l’offre et lancé la première édition sur le thème de la ‘’Confiance en soi’’. A la fin de la prestation, plusieurs jeunes venaient me voir pour me dire combien ils ont apprécié mes conseils tout en me demandant s’il était possible que  j’organise des séances dédiées à la préparation des examens. C’est là que l’idée du bac a germé. Une belle rencontre plus tard avec les dirigeants de Cosumar m’a permis de leur présenter le concept. Séduits, ils ont décidé d’apporter tout leur soutien à la réussite des étudiants du baccalauréat. Ma collaboration avec ce groupe, initiée il y a trois ans, se déroule dans de bonnes conditions et j’espère qu’elle se développera davantage pour le plus grand bénéfice de nos étudiants.

Pour les deux premières éditions de ce programme, j’avais animé  des conférences dans les universités marocaines  qui acceptaient de mettre à ma disposition leurs amphis. Entre 500 et 2000 étudiants assistaient à mes rencontres. C’était un road de show à l’américaine dédié à l’information qui a suscité un engouement  considérable auprès des étudiants. L’Amphi de la faculté de Béni Mellal, d’une capacité de 800 places, était pris d’assaut par près de 2000 étudiants.  C’est pour cette raison que nous avons décidé d’arrêter les conférences sur le terrain et de privilégier pour l’édition de cette année  un programme 100% digital. Cette solution  virtuelle offre l’avantage de toucher plus de monde que ne le permettent les conférences directes.  D’ailleurs, une de mes vidéos postée sur les réseaux sociaux a été vue par plus de 500.000 étudiants. Je suis vraiment contente car les collégiens, les lycéens et les étudiants peuvent désormais suivre ce programme, chacun en fonction de ses attentes et besoins.

Comment êtes-vous arrivée à identifier leurs besoins ?

C’est une communauté avec laquelle je communique beaucoup. Quand je demande leur mobilisation par rapport à quelque chose en particulier, j’arrive à avoir leur feed-back. Je leur ai envoyé un questionnaire auquel ils ont répondu, ce qui m’a permis de dégager des tendances par rapport à leurs véritables attentes en fonction desquelles nous avons mis au point un programme adapté.

En quoi consiste les conférences ‘’Prépare ton exam’’ sur Facebook ?

Nous avons créé une page Facebook avec des ‘’posts’’ quotidiens sous forme de conseils, de citations, de livres à lire… Parallèlement à l’animation de ce compte, nous postons des Lives ( vidéo en direct). Le focus, mix écrit et oral,  porte surtout sur la période des réexamens pour aider  les étudiants  mieux se concentrer. Mais l’accompagnement de ces derniers se fait tout au long de l’année scolaire, depuis le mois d’octobre jusqu’à juin.

Que conseillez-vous aux candidats au bac pour mieux préparer leurs examens et vaincre le stress qui parfois les paralyse ?

D’abord, faire les choses avec conviction et beaucoup d’organisation, arrêter le ‘’lastminute.com’’ (réviser à la dernière minute), travailler en équipe parce que la dynamique de groupe est importante, surtout qu’en individuel, on n’a pas toujours la même énergie. Des fois, on est au top. Des fois moins. La dynamique de groupe permet justement de se soutenir mutuellement tout en apprenant les uns et des autres. Et puis, le plus important aussi c’est de ne jamais négliger de donner de l’importance au travail qu’on accomplit.  Et là, je vais vous raconter une anecdote. L’histoire d’un individu qui a demandé son secret au Dalaï-Lama. Ce dernier lui répond, tout de go : ‘’Quand je fais quelque chose, je le fais’’. Réplique de son interlocuteur, interloqué : ‘’Ce n’est pas un secret. Moi aussi, quand je travaille, je travaille. Quand je dors, je dors…’’. Sage qu’ il est, Dalaï-Lama lui explique : ‘’Non, vous les citadins, quand vous mangez, vous pensez au travail. Quand vous travaillez, vous pensez à la maison. Et quand vous êtes à la maison, vous pensez aux vacances… Moi, quand je mange, je ne fais que ça. Et quand je suis au lit, je tente de dormir en ne pensant à rien d’autre’’. Les jeunes doivent s’inspirer de cet échange plein de bon sens et en faire une ligne de conduite. Se concentrer uniquement sur le travail du moment que l’on fait, sans jamais se laisser distraire par autre chose.

La dynamique de groupe est importante.

Quelle est la recette pour combattre le stress en général ?

Concernant le stress, la règle numéro 1 est le sport. Il n’y a pas mieux que le sport et le rire.

Les étudiants considèrent que la préparation des examens  ne leur laisse pas le temps pour le sport…Que leur répondez-vous ? 

J’invite les étudiants à méditer sur cet exemple, celui d’un automobiliste qui s’aperçoit que le voyant de la jauge de réserve carburant s’allume et qui ne s’arrête pas à la station-service pour faire le plein, sous prétexte qu’il n’a pas le temps ! C’est tout simplement insensé car cet automobiliste est sur le point de connaître une panne sèche. De la même façon, un jeune, fille ou garçon, ne peut se permettre le luxe de ne pas pratiquer une activité physique au motif qu’il est en pleine période d’examens. Savez-vous pourquoi ?  Parce que son taux d’adrénaline est tellement important que son cerveau risque de se planter. Ce qui peut se traduire par le syndrome de la feuille blanche le jour de l’examen.

Mais quand le stress paralyse ceux qui ne font pas de sport, que leur conseillez-vous ?

Un étudiant stressé respire mal. Le corps est complètement contracté, ce qui génère des palpitations… La meilleure façon de rompre ce cycle négatif, c’est de prendre immédiatement en conscience de longues respirations et expirations abdominales, se détendre les épaules et la bouche, de telle sorte à obtenir rapidement un relâchement musculaire. Cette relaxation, même si elle prend 2 ou 3 minutes, est très importante car  elle aide le cerveau à s’ouvrir là où il s’est complètement fermé.

Vous parlez aux candidats au bac  même des aliments à éviter pendant les examens. Cela a-t-il vraiment une incidence sur leur état psychologique pendant cette phase ?

On coache l’humain. Et l’humain est un tout hermétique. Il a d’abord un cerveau qu’il faut coacher, un  cœur qu’il faut préserver. Et  un corps dont le point d’entrée est l’estomac. Et si vous négligez l’un de ces trois paramètres, vous ne parviendrez pas à coacher la personne dans toute son intégralité. Le corps, c’est comme une voiture. Vous ne pouvez pas faire le plein d’essence si vous avez une voiture avec moteur diesel. Ceci pour vous dire qu’il y a des aliments à éviter : tout ce qui est Junk Food (pizza, paninis, sandwichs…), café, sucre blanc, fritures, excès de pain… Le corps est programmé pour reconnaître les produits naturels et à combattre la nourriture industrialisée tout en puisant dans votre énergie. Ainsi, quand vous consommez des produits industrialisés, vous obtenez une montée d’énergie pendant qcduelques secondes qui sera rapidement suivie d’une baisse importante d’énergie. Moralité : il n’y a pas mieux que les fruits secs non pas les barrettes de chocolat par exemple que le corps ne reconnaît pas et attaque comme si c’était une substance étrangère. Il faut aussi penser à prendre du thé vert à la place du café et introduire dans le menu les fruits, les crudités, les légumes et les graines. C’est le meilleur programme alimentaire à suivre pour être prêt le jour de l’examen.

Avez-vous un feed-back par rapport à vos vidéos en direct à destination des candidats au bac?

Le grand avantage des réseaux sociaux c’est qu’ils permettent une interaction facile, rapide et instantanée. Quand je suis en Live, je demande aux étudiants de me poser des questions ou me faire parvenir leurs  demandes d’explication. Et même quand certains lycéens revoient le Live en différé, ils m’envoient des questions sur In box par exemple auxquelles j’apporte des réponses détaillées. C’est génial, le fil de la communication n’est jamais interrompu. On interagisse en continu.

Vos vidéos Live sur Facebook rencontrent un grand succès. Quelle est votre recette pour susciter autant d’engouement auprès d’un public jeune et passionné ?

Je fais les choses avec le cœur. Je suis authentique, naturelle et spontanée. Je n’utilise pas des termes difficiles pour les impressionner. Je parle comme je réfléchis. Il n’y a aucune différence entre Nahed en Live, Nahed au cabinet et Nahed à la maison.

Est-ce facile de capter l’attention d’un public de lycéens ?

Je pense que moins on est dans la séduction, plus on séduit. Plus on fait les choses naturellement, plus on gagne en efficacité et on atteint nos objectifs. Je leur dit que je suis là pour les aider et que j’espère que le contenu que je leur  livre répondra à leurs besoins. Je leur dit aussi : «s’il y a quoi que ce soit que vous voulez que je vous l’explique, n’hésitez pas à me le demander». En fait, je me mets à leur place. Le fait que je sois une maman d’un enfant de 17 ans m’aide à avoir une idée précise sur les problèmes qu’ils peuvent rencontrer et les attentes qui sont les leurs.

Les lycéens ne se lassent-ils pas au bout de quelques minutes ?

Je ne le crois pas. D’ailleurs, Facebook permet d’avoir des statistiques détaillées. Et ces dernières indiquent qu’ils suivent mon live jusqu’à la fin.

Qu’est-ce qui les inquiète le plus, les examens, le bac, le post-bac… ?

Quand ils sont en période d’examens, ils n’ont pas de vision à long terme. Leur souci immédiat, c’est de réussir leurs examens.

Propos recueillis par Rachid Wahbi

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