Quelle est la place de l’orientation scolaire dans le système éducatif national ?
L’orientation scolaire est l’une des pierres angulaires des systèmes éducatifs des pays dits évolués. C’est un service offert à l’élève pour qu’il puisse, à chaque palier, décider des voies et des formations qui conviennent à sa personnalité et sa vocation. Ce service, selon les systèmes, met à la disposition du conseiller en orientation plusieurs outils (tests psychométriques, questionnaires d’intérêts, tests projectifs, information actualisée et pertinente, supports audio visuels sur les formations disponibles, nomenclature de métiers, études récentes sur le marché de l’emploi…) pour permettre à l’apprenant d’élaborer un projet personnel et professionnel solide et de se présenter, le moment venu , au marché du travail avec tous les atouts nécessaires. A l’échelle nationale, les pratiques de l’orientation dans le système éducatif marocain se sont diversifiées au fil des années au gré des réformes successives mais n’ont jamais vraiment réussi à répondre aux attentes et aux espérances des concernés. Ces pratiques se limitant généralement à des actions épisodiques, se basent essentiellement sur les performances scolaires comme indicateur prépondérant pour orienter les élèves.
L’orientation a-t-elle connu un tournant avec l’avènement de la charte d’éducation et de formation ?
En effet, elle a connu un tournant considérable avec son avènement, notamment dans l’article 6 relatif à l’orientation éducative et professionnelle : «L’orientation est déclarée partie intégrante du processus d’éducation et de formation. Elle accompagnera et facilitera la maturation vocationnelle, les choix éducatifs et professionnels des apprenants, ainsi que leur réorientation, chaque fois que de besoin, dès la seconde année du collège et jusqu’au sein de l’enseignement supérieur.»
Qu’est ce qui a été fait à l’Académie régionale de Casablanca-Settat pour améliorer le rendement en matière d’orientation?
L’Académie régionale d’éducation et de formation de la région Casablanca-Settat est dotée de 165 conseillers/inspecteurs en orientation scolaire et professionnelle opérant dans 225 districts scolaires (534 établissements d’enseignement secondaire : 323 collèges et 211 lycées) encadrés par 28 inspecteurs en orientation.
L’implantation du centre régional d’orientation scolaire et professionnelle (appelé auparavant centre régional d’information et d’aide à l’orientation) et les autres centres provinciaux ont contribué à l’amélioration du rendement des cadres de l’orientation en leur donnant une adresse et une identité professionnelle ainsi qu’un lieu de concertation, de coordination et d’encadrement.
Ainsi, les cadres d’orientation se voient doter de la logistique et les stages de formation et de perfectionnement des supports d’information, des documents administratifs nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes.
La vision stratégique appelle à revoir les méthodes de travail et les pratiques en cours, surtout avec l’importance donnée à l’orientation professionnelle, et à la sensibilisation précoce des élèves aux métiers et à l’esprit entrepreneurial
Ces orientateurs rencontrent-ils des difficultés dans l’accomplissement de leur mission?
Il existe un certain nombre de difficultés qui entravent l’optimisation du rendement des cadres d’orientation. D’abord, le taux d’encadrement (le ratio élève/conseiller) reste parmi les plus élevés à l’échelle nationale : avec 287.524 élèves se trouvant actuellement dans les classes considérées comme paliers d’orientation ( 3ème année collégiale – Tronc commun – 1ère année et 2ème année du baccalauréat) et 165 cadres d’orientation exerçant dans les districts scolaires de la région, on arrive à une moyenne de taux d’encadrement de 1743 élèves par cadre d’orientation, sans compter les classes du primaire qui, dorénavant, doivent aussi bénéficier des services de l’information et de l’aide à l’orientation.
Ensuite, il y a la taille des districts scolaires établissements /conseiller de plus en plus importante. Ceci est dû essentiellement au non remplacement des cadres qui partent à la retraite, ce qui réduit l’apport éducatif d’accompagnement personnalisé à des tâches ponctuelles d’information de masse.
Enfin, on peut citer la mise en place de centres provinciaux d’information et d’aide à l’orientation sans les doter de ressources humaines et financières nécessaires à leur bon fonctionnement.
Quelle est la part réservée à l’orientation scolaire dans la vision stratégique 2015/2030?
Avec la vision stratégique 2015/2030, le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle (avec toutes ses structures) a hérité de nouvelles missions et de nouvelles prérogatives.
Les projets 7 et 10 appellent à revoir les méthodes de travail et les pratiques en cours, surtout avec la diversification et l’élargissement de l’offre en matière de filières et de formations ainsi que l’importance donnée à l’orientation professionnelle, et à la sensibilisation précoce des élèves aux métiers et à l’esprit entrepreneurial.
Pour cette année scolaire, le plan d’action régional s’articule autour de plusieurs axes : formation des cadres d’orientation, du personnel pédagogique et administratif ; organisation de forums, portes ouvertes, caravanes, rencontres d’information pour les élèves et les parents ; élargissement de l’offre relative aux formations du parcours professionnel au secondaire collégial et au Baccalauréat professionnel ; élaboration, impression et diffusion des supports d’information et en faire bénéficier tous les élèves concernés ; élaboration d’une base de données relative aux formations et aux métiers et de tests psychométriques et de vocation ; organisation de journées d’études pour améliorer les pratiques et les prestations dispensées par les cadres et les structures de l’orientation scolaire et professionnelle, et ouverture de perspectives de collaboration avec des partenaires qui œuvrent dans le même domaine sur le plan régional (Formation professionnelle, Enseignement supérieur, associations concernées…).
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