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Interviews

Abderrahmane Farhat, directeur général de l’ESITH : « Notre modèle de formation est efficient »

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Le directeur général de l’Ecole nationale supérieure des industries du textile et de l’habillement  présente dans cet entretien les facteurs qui concourent à la performance pédagogique de l’école et au taux d’insertion remarquable  de ses lauréats sur le marché du travail.

 « En préparation à la rentrée 2020/2021, l’annulation des forums et des journées portes ouvertes, a fait que nous avons opté pour la communication digitale à 100% »

« Nous continuons à afficher un taux d’insertion en entreprise pour nos lauréats de 90% minimum, 6 mois maximum après l’obtention du Diplôme »

Le secteur de la formation dans sa globalité a été fortement impacté par le Covid19. Comment comptez vous gérer l’après-crise ? 

Avant de raisonner après crise, il faut se poser la question : comment on a géré la situation  depuis le 16 mars 2020, date de suspension de la formation en mode présentiel ?  Une cellule de crise a été mise en place le même jour, et deux jours après, nous avons pu assurer la continuité de l’activité pédagogique en programmant les premiers modules de formation à distance pour l’ensemble de nos étudiants. D’importants efforts ont été déployés et par les enseignants et par les étudiants afin de mieux négocier ensemble ce changement radical. L’objectif étant de s’adapter à ce nouveau mode d’enseignement via une plateforme dédiée. 

Etes vous satisfait du résultat ? 

Nous sommes heureux de constater que les fruits des efforts des enseignants et des étudiants se sont traduits par un excellent taux d’avancement des programmes de formation en mode « Mode à Distance » : 80% par rapport à 75% du temps écoulé du 2ème semestre. Pour l’après crise, en application des directives du ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et jusqu’à nouvel ordre, les cours à l’ESITH en présentiel ne reprendront que début septembre. Les étudiants en fin de formation auront par contre la possibilité de soutenir leur mémoire de fin d’étude dès ce mois de juillet à distance devant un jury  grâce à la plateforme que nous utilisons depuis le 18 mars. Par ailleurs, dans la perspective de la préparation de la rentrée 2020/2021, l’annulation des forums et des journées portes ouvertes nous incité à  opter pour la communication digitale à 100% : réalisation des vidéos de présentation des cycles de l’ESITH avant une large diffusion, forte communication sur les réseaux sociaux, plateforme pour l’inscription des candidats…

Les indicateurs de performance, que l’ESITH affiche depuis des années, font que même en cette période exceptionnelle, il y a toujours autant de candidats bacheliers et universitaires, ainsi que des parents d’étudiants, qui confirment leur intérêt pour une inscription aux concours que nous organiserons dans le courant du mois de septembre.

L’école réalise un très bon taux d’insertion de ses lauréats, peut être l’un des meilleurs sur le plan national. Comment expliquez-vous cette performance ?  

Effectivement, nous continuons à afficher un taux d’insertion en entreprise pour nos lauréats de 90% minimum, 6 mois maximum après l’obtention du diplôme.  En parallèle, nos lauréats ont au moins depuis l’année 2005 la possibilité d’évoluer dans différents secteurs d’activités industriels ou de service. Le principal facteur de cette performance  est lié  au modèle de notre école. Un modèle efficient qui allie théorie et pratique. 

 Créée depuis 1996 sous forme d’un partenariat Public- Privé, avec une implication des industriels dans les organes de gouvernance de l’école, l’ESITH jouit d’une autonomie de gestion et une réactivité exemplaire dans les prises de décisions et leurs mises en application.  D’autres facteurs concourent à  l’excellent  taux d’insertion de nos lauréats dans le marché de travail que voici :  

  • Nos enseignants chercheurs, docteurs et (ou) ingénieurs, et nos consultants, ont cumulé pour leur écrasante majorité, plusieurs années d’expérience en milieu industriel avant d’intégrer l’ESITH  comme enseignants.
  • L’importance que nous accordons aux stages et projets de fin d’études en entreprise et ce pour chaque année de formation : un à 4 mois de stage en entreprise selon les années.
  • Nos ateliers de travaux pratiques sont assimilés à des mini-usines industrielles ; 
  • Notre career center mis en place en 2015 à l’ESITH, apporte depuis cette date un précieux soutien à toute la dynamique de l’école en matière de préparation adéquate à une insertion rapide dans le monde socio-économique.
  • Nos 5 000 diplômés de l’ESITH occupant des postes de responsabilité dans les entreprises des différents secteurs d’activité, reviennent souvent vers leur école quand il s’agit de recrutements pour leurs entreprises.

Depuis sa création l’ESITH attire un nombre important d’étudiants issus de différentes régions du pays. Envisagez-vous l’ouverture de nouvelles écoles ESITH en dehors de Casablanca ? 

Effectivement, notre campus à Casablanca est quasi saturé ; il abrite depuis deux ans, 1 200 étudiants en formation sur les trois cycles Ingénieur, Master Spécialisé et Licence Professionnelle. Il y a trois ans, nous avons finalisé une étude d’opportunité pour la mise en place d’une filiale de l’ESITH à Tanger. Effectivement, les besoins en compétences sont énormes pour différents secteurs : textile, automobile, logistique et transport,…Fort probablement notre projet d’extension sera retenu dans le cadre de la stratégie nationale de notre ministère de tutelle. En attendant, nous avons pu trouver un accord avec le bureau régional de l’AMITH Nord pour pouvoir lancer un premier cycle de Mastère en Management Industriel dans ses locaux à Tanger. Par ailleurs, nos enseignants consultants interviennent régulièrement in situ, au sein même des entreprises, pour accompagner le développement des compétences. Cette dynamique est valable aussi bien pour Tanger que pour d’autres villes : Casablanca, Rabat, Fès, Meknès, Kénitra, Marrakech, Guercif ,…

Le secteur du textile national connaît depuis plusieurs années par une crise aiguë due notamment à la  la concurrence étrangère. Quelle est aujourd’hui la place que vous accordez à l’entreprenariat dans votre cursus de formation ?

Pour mémoire, nous avions introduit le premier cours sur l’entrepreneuriat en 2003 en cycle Ingénieur. Juste après, en adoptant le système LMD, nous avions veillé à ce que toutes les filières reçoivent des formations pointues assurées par des experts en la matière. Cette dynamique est complétée par des compétitions organisées par les clubs des étudiants dans le cadre des activités parascolaire à but lucratif : Compétition annuelle Start your Business, Hackathon,…Il faut avouer que même la dynamique de nos 17 clubs parascolaires inculque quelque part l’esprit d’entreprise à nos étudiants. S’agissant du secteur textile, effectivement, certains de nos lauréats ont capitalisé sur leurs premières années d’expérience avant de s’installer à leur propre compte. Ce qui est une fierté pour notre institution.

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